Le retrait-gonflement des argiles est dû à la propriété de ces minéraux vis-à-vis de l’eau.
Le retrait-gonflement des argiles est dû à la propriété de ces minéraux vis-à-vis de l’eau. Observées au microscope, les argiles apparaissent sous forme de feuillets superposés. L'espace entre les feuillets pouvant accueillir ou perdre de l'eau (figure 1).
Figure 1. En l’absence d’eau, les feuillets d’argile se rapprochent (à gauche). En présence d’eau, ils se disjoignent (à droite).
Cela confère aux argiles des propriétés de retrait (rétractation, sol craquelé) quand de l'eau est perdue ou de gonflement, quand de l'eau est accumulée (figure 2).
Figure 2. Retrait-gonflement des argiles
L'amplitude de cette modification de volume est maximale quand une période de forte sécheresse fait suite à une période de fortes précipitations, ou inversement.
Le phénomène peut être amplifié par des travaux d'aménagement (drainage, pompage, plantations, déviation des eaux pluviales, imperméabilisation du sol…).
Un séisme est une fracturation brutale des roches qui se produit en profondeur dans la croûte terrestre (foyer ou hypocentre). Cela génère des ondes sismiques qui se propagent jusqu'à la surface. Celles-ci sont d’abord ressenties à la verticale du foyer (épicentre) puis, de moins en moins, à mesure que l'on s'en éloigne.
En un lieu donné, l'intensité d'un séisme dépend de l’énergie libérée (ou magnitude), de sa profondeur et de la distance à l'épicentre (figure 3).
Figure 3. Un séisme
Historiquement, deux séismes importants ont touché le Bordelais en 1759 et 1852 dans l'Entre-deux-Mers. Plus récemment, le 16 juin 2023, un séisme est survenu à La Laigne, en Charente-Maritime, qui a été ressenti jusqu'à Gauriac. Ces évènements sont dus à une ancienne limite de plaques datant de 300 millions d'années. En France, celle-ci s'étend du sud du Massif-Central au sud de la Bretagne. Bien que « cicatrisée » elle subit, temps à autre, quelques soubresauts.
Au bilan le risque sismique est FAIBLE dans notre commune.
Nature du risque
Dans notre région, à risque sismique faible, il est très peu probable qu’un séisme entraîne, des effondrements de maisons. Ses effets sont alors comparables à ceux du retrait-gonflement des argiles.
Dans les deux cas, les mouvements du sol peuvent se traduire par des fissurations de façade, souvent obliques et passant préférentiellement par les points de faiblesse que constituent les ouvertures.
Figure 4. Un exemple de dégât provoqué par le phénomène de retrait-gonflement des argiles.
Les désordres se manifestent aussi par des décollements entre éléments jointifs (extensions, garages, terrasses), ainsi que par une déformation des portes et fenêtres, une fracturation des dallages et des cloisons et, parfois, la rupture de canalisations enterrées.
Il n’y a pas de risque à court terme pour les personnes.
Toutefois, il n’est pas exclu qu’un séisme, même de faible intensité, puisse être l’évènement déclencheur d’un effondrement de carrière ou de falaise.
Prévention
Les effets du retrait-gonflement des argiles sur les constructions apparaissent lentement et sont très localisés (votre maison peut être touchée et pas celle de votre voisin).
Le risque étant permanent, aucun dispositif d’alerte n’est applicable. À chaque épisode de sécheresse, deux ou trois maisons du village sont touchées. Ce ne sont pas toujours les mêmes.
Il existe toute une panoplie de mesures de prévention tant pour les nouvelles constructions que pour les constructions anciennes. Elles sont plus ou moins complexes et donc plus ou moins coûteuses à mettre en œuvre.
Chaque maison étant un cas particulier, une étude géotechnique sérieuse doit être menée avant de commencer des travaux afin de ne pas se lancer dans des dépenses inutiles. D’une manière générale, à Gauriac, de tels travaux ne sont justifiables que pour des maisons qui ont déjà été touchées par le retrait-gonflement des argiles ou, éventuellement, pour de nouvelles constructions.
La date, le lieu et l’intensité d’un séisme sont impossibles à prévoir dans l’état actuel des connaissances.
Aucune alerte n’est donc possible.
La seule prévention est d’appliquer des normes parasismiques aux constructions. Cependant, dans les zones de sismicité faible, comme à Gauriac, ces normes ne s'appliquent ni aux maisons individuelles, ni aux petits établissements recevant du public (moins de 200 personnes). Par conséquent, aucune construction du village n’y est soumise.
Après l’évènement
- Prendre des photos des dégâts observés et en faire l’inventaire.
- Il est prudent de faire un signalement auprès de votre assureur même si ce type de risque n’est assuré qu’au titre des catastrophes naturelles.
- Il est indispensable d’informer la mairie afin de documenter le dossier de demande de déclaration de catastrophe naturelle qui sera déposé par le Commune.
La déclaration de catastrophe naturelle est un arrêté interministériel qui peut prendre plusieurs mois ou même une année pour être pris. Ce n’est qu’à partir de cette date que vous pouvez prétendre à une indemnisation.
Attention. Le dépôt d’une demande de déclaration de catastrophe naturelle ne veut pas dire qu’un arrêté sera pris. Cela dépend du nombre de maisons touchées et de l’ampleur des dégâts.
L’essentiel pour limiter les effets du retrait-gonflement d’argile
- Être conscient qu’aucune alerte ne peut être déclenchée.
- S’informer préventivement du risque concernant sa maison.
- Sur sol argileux, ne pas effectuer de travaux entrainant un assèchement du terrain (drainage, pompage, déviation des eaux pluviales, imperméabilisation du sol…).
- Ne pas planter d’arbre à moins de 10 mètres d’une maison.
- Réparer rapidement toute fuite d’eau à proximité d’une construction.